L'île du grand bé
L’hôtel Grand Bé tient son nom de l’île éponyme, située à l’embouchure de la Rance et à quelques centaines de mètres de Saint-Malo. Le Grand Bé est une île inhabitée où repose le célèbre écrivain né à Saint-Malo, François-René de Chateaubriand. Avant sa mort, l’écrivain avait formulé son souhait d’être enterré sur l’île du Grand Bé.
Une plaque commémorative surplombe désormais ce tombeau unique : « Un grand écrivain Français a voulu reposer ici, pour n’y entendre que la mer et le vent, passant, respecte sa dernière volonté ».
L'ancien hôtel des impôts
La place des Frères Lamennais accueille aujourd’hui l’hôtel Grand Bé, un nouveau chapitre à son histoire. Cette place anciennement appelée Duguay-Trouin a été témoin des nombreuses évolutions du bâtiment. Dans les années 1900, le lieu a abrité le palais de justice puis la sous-préfecture.
Suite de la seconde guerre mondiale, Saint-Malo est détruit à 80% et d’importants travaux de rénovation sont entamés. Le bâtiment, dont les colonnes de la façade se sont effondrées, devient alors l’hôtel des impôts, qui sera déménagé en 2013.
La rénovation du bâtiment
En 2017, l’ancien édifice est alors entièrement réaménagé pour abriter aujourd’hui un nouveau lieu de vie malouin authentique et ouvert à tous, l’hôtel Grand Bé.
Malgré sa métamorphose, certaines pièces de ce bâtiment historique ont conservé leur fonction originelle à l’image de l’actuelle bagagerie qui gardait autrefois les coffres du Trésor Public. Les voûtes de l’espace bien-être datent quant à elles du XVIIème siècle.
La nasse
“L’atrium du bâtiment offrait une opportunité de mise en scène à grande échelle. Le positionnement en son centre du lobby de l’hôtel Grand Bé est devenu rapidement évident tant par la nature même du lieu que son positionnement dans le bâtiment. De plus, les coursives des étages offraient des vues et perspectives intéressantes en tout points vers le futur lobby.
A contrario, cette immédiateté visuelle me semblait en opposition avec les notions d’intimité et de chaleur que chacun doit ressentir dans un hôtel de cette catégorie. Ces notions participent de la qualité de l’expérience vécue, de la formation du souvenir aussi bien consciemment qu’inconsciemment.
Le défi que je me suis alors lancé fut de trouver la manière de proposer un découpage du volume majeur de l’atrium. Je ne voulais surtout pas tronquer l’échelle du lieu mais la décomposer pour lui donner plusieurs plans de lecture équilibrés.
J’ai donc conçu un objet en remplissage du vide, comme une onde de forme bienveillante. Elle se matérialise par une composition de 90 membrures en courbes et contre-courbes, maintenues par deux anneaux. Cet ensemble est réalisé en métal et polyuréthane. Son diamètre est de 8 mètres, sa hauteur de 12 mètres et son poids de 6 tonnes.”
Philippe Lucazeau, Architecte d’intérieur